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Chroniques au Val

Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.

Le progrès est en marche

 

L’étymologie devrait nous mettre la puce à l'oreille

 

 

 

 

Progresser : préfixe Pro (être pour) et radical gressum, du latin qui avance au pas, qui va de l'avant. Avant que d'être Pour cette fuite en avant, prenez le temps d'une petite pause lexicale.

Progresser serait donc une simple marche en avant, qu'il s'agisse d'aller au rythme du pas martial ou bien de se précipiter toujours plus vite dans le mur ou l'abîme. Le progrès en serait l'expression la plus aboutie, celle qui vise pour le seul bien des humains et ceci de manière discutable et particulièrement parcellaire, à sacrifier toute autre forme de vie sur terre.

Que l'armée, la police, les corps constitués et intermédiaires se fassent ainsi les tenants de cette doctrine mortifère prouve à quel point les humains se placent au-dessus de toute autre forme de création. Ils doivent cette colossale erreur à la stupide idée qu'il existe un Dieu qui les aurait faits à son image tandis que le reste de la création ne serait que des choses sans valeurs qu'ils peuvent librement exploiter, tuer, détruire selon leur bon plaisir.

Le progrès s'oppose par nature même à tout ce qui refuse de marcher au pas, dans le respect du rythme imposé par cette marche en avant forcenée qui assure la croissance éternelle. L'antonyme relève donc de la lampe à huile, c'est la régression, le rejet de l'évidence qui s'impose à tous puisque la vie est toujours plus agréable, plus longue, plus sécurisée grâce à ce merveilleux progrès qui provoque le grand anéantissement des espèces vivantes et celles de la biodiversité.

Progresser ne trompe nullement son monde puisqu'auparavant c'est le verbe démarcher qui le précéda avant qu'il ne se grime en petit représentant de commerce puis en doctrine politique douteuse visant à mettre à sac les droits sociaux. Augmenter est alors devenu le synonyme de ce fameux progrès qui se contente d'un toujours PLUS sans se soucier du toujours MIEUX.

Agresser est sans doute la clef de voûte du progrès en question, de cette fuite en avant les yeux bandés. La liste des éléments agressés par cette idéologie du vide, de la spoliation, de la destruction serait bien trop longue. La Nature est en première ligne, terrain d'enjeux d'un progrès ravageur. L'agression a pris une telle importance qu'elle met en danger l'existence même de toute vie sur la Planète, un progrès considérable qui confirme que les humains sont bien à l'image de leur créateur, capables de déclencher le déluge.

Digresser serait pourquoi pas l'opportunité de bifurquer, d'emprunter une autre voie. Nous pouvons encore éviter le cataclysme ou plus sûrement l'atténuer au prix d'un bouleversement de nos pratiques tel que les écologistes politiques sont incapables d'évoquer ce qui éloignerait les électeurs de leurs vues. Pourtant, c'est la seule porte de sortie, faire une pause, un arrêt dans cette course vers la grande destruction, l’anthropocène pour lequel les responsables ne disposeront pas d'une dérogation.

Régresser est la menace que nous opposent les tenants du progrès à tout prix. Ils agitent comme le petit banquier, la lampe à huile et la bougie, affirmant sans honte que leur progrès est le seul garant du bonheur et du bien vivre. Imaginez la vie sur une Terre avec quelques degrés de mieux, la disparition de 80 % des espèces et d'une grande partie de la biodiversité. Effectivement, il a de quoi se réjouir à la condition d'avoir la possibilité de fuir l'endroit en partant pour une exoplanète.

Transgresser impliquerait de renoncer à ce progrès illusoire, c'est un acte subversif qu'il faut faire de châtier impitoyablement puisque les humains se prévalent d'un esprit supérieur pour justifier leur modèle suicidaire. S'élever contre ce progrès c'est sortir du cadre, cracher dans la soupe et ce bouillon d'inculture qui place l'individu transgénique au-dessus de tout. Il est grand temps de passer à l'action par une révolution écologique qui se passera des partis politiques verts qui ne sont que les copies conformes de leurs homologues, tous fossoyeurs de la planète.

Éthymologiquement vôtre

Lisez « Animal » de Cyril Dion aux éditions Actes Sud avant que d'aller voir le documentaire.

 

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K
Vous ne pouvez pas généraliser. Lorsque vous écrivez que la police et l'armée sont les tenants de ce système mortifère, je vous rappelle que nous sommes en démocratie : les citoyens votent, élisent, consentent.<br /> L'armée et la police respectent et protègent le choix démocratique de la majorité. Sans armée et sans police, il ne peut exister de société civilisée.<br /> Sinon, entièrement d'accord avec le reste de votre billet.<br /> La sauvegarde de la vie sur Terre est le sujet le plus important.
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C
Kakashi<br /> <br /> Ne confondez pas les agents et les institutions. <br /> Les individus font de leur mieux, leur hiérarchie est au service d'un projet terrible