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Chroniques au Val

Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.

Le temps nous file entre les doigts.

 

En hommage à l'horloger

de Saint-Paul.

 

 

Depuis qu'il n'est plus question dans nos conversations d'aiguilles qui se piquent de dicter nos vies, nous nous doutions qu'elles allaient prendre les choses en main. Cela ne pouvait en être autrement, la grande catastrophe est advenue cette nuit avec la grande révolte de celles qui régentent désormais nos existences. C'est au milieu de la nuit qu'a eu lieu la plus incroyable disparition dans un trou noir temporel.

Le gouvernement, toujours complice des vilaines actions qui nous spolient avait prévu son coup longtemps à l'avance. Nous interdisant de vaquer librement en pleine nuit sous la contrainte d'un couvre-feu, personne n'a pu assister à ce cambriolage honteux qui avec la complicité de l'Europe, institution qui s'entend à asservir tous les peuples, a pu se dérouler en toute impunité.

Tandis que la communication anxiogène prétendait que notre dernière heure allait advenir, d'autres en catimini se concertèrent pour la faire à jamais disparaître. Encore un coup des odieux transhumanistes qui sont persuadés que l'immortalité est au bout du chemin pour les élus du compte bancaire se dirent les incontournables complotistes, toujours prompts à voir le mal partout. Une fois encore, ils faisaient grave erreur, la vérité est plus prosaïque comme bien souvent.

Nous priver provisoirement de notre dernière heure n'est pas prendre rendez-vous avec la vie éternelle, il ne faut pas croire à l'impossible. La manœuvre est bien plus subtile, retorse diraient les amateurs de géométrie circulaire qui en la matière en connaissent un rayon ! Je ne sais si je peux vous faire perdre votre temps pour dévoiler la chose ? Si vous avez encore quelques minutes à me consacrer, je me propose de remettre les pendules à l'heure…

C'est au cœur de la nuit, deux tours de cadran après la minuit, que des malfrats mandés par des pouvoirs occultes se sont emparés d'une heure, soixante minutes, trois mille six cents secondes, sans aucune effraction. La police s'interroge, elle qui pourtant a mieux à faire avec l'obligation qui lui est faite de prélever 135 euros auprès des honnêtes gens pour financer des actions louches et des trafics d'influence, des commandes oiseuses auprès de l'industrie pharmaceutique. Des voleurs, très remontés, disposant de toutes les clefs, se seraient enfuis, leur larcin effectué, à bord d'un drôle de coucou en partance pour la Suisse.

Pour corser l'affaire, les balances se font rares dans le milieu interlope. Personne n'a rien vu ni rien entendu. Même son de cloche chez les pouvoirs publics qui semblent se laver les mains de cette spoliation collective. L'heure serait venue me semble-t-il d'exiger des éclaircissements. Fort heureusement, il y a eu une fuite dans les milieux autorisés, ceux des maîtres du temps et de nos vies. Le secrétaire d'état aux sports à qui l'on avait interdit de trotter cette nuit-là, vendit la mèche.

L'heure ainsi retirée du programme de cette sordide nuit des aiguilles de cristal n'a d'autre but que de faire baisser les statistiques pour ce dimanche. Il eut été judicieux d'attendre Pâques mais le Président qui décide de tout a affirmé que passer à l'heure d'été le dimanche du retour des cloches, c'eût été mettre la puce à l'oreille pour celles-ci. La formule parut mystérieuse à qui ne connaît pas le fond de l'âme de ce personnage.

Ainsi pour débuter la semaine prochaine, une bonne nouvelle ne sera pas de trop dans ce concert de sinistres messages. La pandémie, un temps, aura suspendu son vol noir, exonérant du malheur un vingt-quatrième de la population. Décompte fallacieux me direz-vous, vous n'auriez pas tort si ce n'était pas le cas en toute circonstance. Les experts en statistiques sont de tout temps, les princes de la dissimulation, les rois de l'entourloupe, les adeptes de la poudre aux yeux. Il nous suffit d'y croire puisqu'ils nous le disent la main sur le cœur.

Une heure de perdue par les temps qui courent c'est parfois de l'espoir engrangé. Il ne faut pas faire la fine bouche, tout n'est qu'illusion et prestidigitation aux sommets de l'état, là trône en majesté la grande horloge de la vie. Elle a dû se mettre au goût du jour avec ce pouvoir En-Marche, elle égraine le temps sur des talons aiguilles…

Horoconteurement vôtre.

 

 

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