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Chroniques au Val

Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.

Le miracle de la licorne.

La nuit des longues cornes.

 

 

Un âne lassé d’être pris pour une bourrique par des humains qui avaient depuis longtemps oublié de se regarder dans une glace, non pour s’admirer mais bien pour se comparer, ce qui aurait été plus utile à la marche du monde, décida de réunir ses compagnons de la création dans une grotte. Cela se passa lors de la nuit la plus longue de l’année, l’animal s’y connaissait en astronomie, la date n’avait pas été choisie par hasard.

Il fit venir à lui les poules, les canards, les cochons, les oies, les dindons, du moins tous ceux qui avaient échappé à la grande tuerie des banquets païens. Le Bœuf fut de la partie tandis que les moutons qu’ils soient noirs ou bien blancs furent eux aussi reçus à pattes ouvertes. Dans la paille qui tapissait l’endroit pour assurer un peu de chaleur animale, les souris et autres petits rongeurs ne furent pas chassés, la tolérance étant la règle en ce jour de grand palabre.

Cependant, par simple précaution, chats et chiens, suspectés depuis très longtemps de collusion avec l’ennemi, furent priés de s’en aller. L’âne ne souhaitait pas que les décisions prises en cette nuit de rébellion fussent transmises à ces êtres prétentieux qui avaient chamboulé l’ordre naturel de bien triste manière. Les greffiers montrèrent leurs griffes, les cabots aboyèrent à distance puis s’en retournèrent retrouver leurs maîtres.

Leur départ provoqua une nuée d’oiseaux qui n’attendaient que ce signal pour venir se mêler à la discussion. La trêve avait été décrétée pour cette nuit symbolique, la loi de la nature acceptant une entorse, un cadenas ayant été posé à la chaîne alimentaire. Chacun faisant un effort pour se satisfaire du foin qui était dans les râteliers. Un régime maigre est indispensable quand on veut véritablement raisonner.

Trois chauves-souris firent leur entrée, elles chevauchaient des pangolins qui venaient de la lointaine Chine, suivant depuis quelques jours, une étoile qui brillait dans le ciel. Leur arrivée fut interprétée comme un merveilleux présage. Ce qui allait se passer dans la grotte était marqué du sceau de la céleste providence et changerait sûrement l’ordre naturel.

Plus le temps passait plus des espèces différentes affluaient dans la grotte qui curieusement s’étoffait, s’élargissait pour offrir une place à chacun. Il y eut bientôt tous les animaux de la création, du moins ceux qui n’avaient pas encore succombé sous l’action désastreuse des seuls qui n’étaient pas conviés en la place. L’âne se frotta les oreilles de satisfaction, il percevait la solennité de l’heure. Minuit sonna dans le lointain quand il voulut prendre la parole.

C’est alors qu’il se passa une chose étrange qui allait bouleverser la face du monde. Une agnelle noire rompit sa poche des eaux. Une vache se pencha vers elle pour l’aider à sa délivrance tandis qu’une colombe survolant la scène, vint déposer à ses pieds un rameau d’olivier. Une licorne naquit de la belle agnelle qui jurait ses grands dieux qu’elle n’avait jamais connu le bouc.

Tous les animaux se prosternèrent devant la licorne qui en quelques instants atteignit sa taille adulte. Elle portait sur le front une corne acérée, un glaive guerrier et étincelant. La licorne prit la parole : « Relevez-vous mes amis, il n’est plus temps de croire aux sornettes que les humains nous ont mises dans la tête. Le temps est venu de les chasser de ce qui fut avant eux, une planète bienheureuse. Suivez-nous dans ce combat pour la survie de tous ! »

Il y eut alors un grand cri de ralliement. Tous les animaux présents se trouvèrent dans l’instant munis d’un objet tranchant qui sur la tête, qui sur le museau ou bien dans ses pattes. Une armée venait de se lever pour accomplir la grande mission de rédemption. Il y eut grand carnage sur la planète, ceux qui allaient jusqu’alors debout sur leurs membres postérieurs furent anéantis. La concorde pouvait de nouveau régner sur cette Terre si malmenée par ceux qui venaient de disparaître à tout jamais.

Miraculeusement leur.

 

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