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Chroniques au Val

Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.

Comme un caillou dans l’eau.

Un polar, chiche.

 

 

Lors d’une promenade en bord de Loire, une colère soudaine a explosé à la vue d’un jet ski fendant les flots en toute illégalité. M’emportant à la fois contre ce tueur de diversité mais aussi contre la bienveillante mansuétude des autorités locales pour lesquelles la rivière ne semble être qu’un bel écrin pour communication sans conviction réelle, je fais mon numéro, dénonçant les dégâts de celui qui à mes yeux est le digne représentant du monde d’avant. Un ami s’amuse de mon courroux, un misérable coup d’épée dans l’eau, parfaitement inutile tant les promeneurs tout autour de nous sont plus admiratifs de l’intrépide navigateur déplorable qu’en phase avec cet extravagant indigné environnemental.

Le lendemain, le même camarade m’envoie le règlement d’un concours d’écriture : trois mois pour écrire un roman policier. J’avoue mon étonnement. Que me vaut cette suggestion absolument pas dans mes cordes. Je ne suis pas lecteur de polar et qui plus est, il faudrait singer le style de San Antonio, univers qui m’est étranger. Mon correspondant s’amuse de ma réaction et me glisse : «  Fais-toi plaisir, tue symboliquement ton utilisateur de jet-ski ! »

Il n’en fallait pas plus … En moins de temps qu’il en faut pour préparer une blanquette de veau, je glisse sur le papier, au dos du règlement du concours pour être exact, le scénario d’une intrigue policière. Les personnages naissent rapidement, la chute me vient tout naturellement à l’esprit alors qu’habituellement pour un conte, je me laisse surprendre par un dénouement dont j’ignore tout quand je commence à rédiger.

Fanfaron, j’avertis l’instigateur de cette folie que non seulement je vais me lancer dans l’aventure mais qui plus est, je vais donner vie à ce petit roman ( 300 000 caractères maximum) en 22 jours pour rester dans la tonalité policière. Je n’avais plus qu’à me jeter à l’eau pourvu que le jet ski ne vienne pas perturber mon immersion.

Dix huit jours plus tard, l’affaire est bouclée, le coupable sous les verrous et votre serviteur soudain en mal d’occupation. Un vide a fait place à cette période d'intense exaltation où chaque instant était habité par les personnages, le chapitre en court ou bien le suivant. Bien sûr, il va falloir un gros travail de relecture, une tentative sans doute illusoire d’améliorer une production qui n’est en rien conforme aux canons du genre. Qu’importe le résultat du concours, je sors gagnant d’un défi dont je m’étais jusqu’alors, toujours pensé incapable.

Je me suis enfermé mentalement dans cette folie un peu à la manière d’Antoine Blondin, que son éditeur séquestrait pour obtenir un roman. Ce fut un moment jubilatoire, une forme de course contre la montre qui a absolument submergé mon esprit. J’ai même renoncé à la rédaction de ce billet quotidien qui scandait mes journées depuis onze années. Une première étape vers la sagesse sans doute, une guérison ou pour le moins une rémission qui aura permis de comprendre à quel point tout ceci était dérisoire et vain.

Le roman le sera tout autant sans doute. Il ne sert à rien de se bercer de la moindre illusion. Si je couche ici ces quelques réflexions c’est pour vous inciter à faire de même, à vivre cette expérience en participant à votre tour à ce même concours. Je vous en donne les références, n’essayant nullement de garder par devers moi cette information pour accroître mes chances. Plus on sera de fous à oser, moins on se rira de la pauvre copie que je vais envoyer.

Si vous avez la curiosité de découvrir ce travail, il vous faudra attendre la proclamation du résultat afin que je puisse publier discrètement ce premier roman de ma seule plume. Je ferai mieux la fois prochaine, l’essentiel n’est-il pas de participer ? En cette fausse année olympique, le polar de Loire héritera de la médaille de plomb, la seule qui vaille pour couler ce maudit jet-ski auquel j’adresse toute ma reconnaissance.

Rédactionnellement vôtre.

à vous d'écrire =>  https://www.prixsanantonio.universpoche.fr/concours/prix-san-antonio

 

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Commenter cet article
L
Chapeau l'artiste... après les romans à 4 mains, il fallait le faire en solo ! C'était donc celle-là la raison pour laquelle vous avez interrompu les billets de blog...<br /> Moi c'est peine perdue, impossible de me concentrer sans aller voir le smartphone, divaguer... et puis il faut avoir plein de mots dans sa besace...
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C
L Hatem<br /> <br /> J'ai eu besoin d'un temps rien que pour ce roman<br /> <br /> Il ne sortira que dans un an