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Chroniques au Val

Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.

Acte 1 : La Classe découverte vue par ma lorgnette

Carnet de bord

80 bougies pour l’USEP

 

Le grand tour du Loiret de la classe itinérante avait débuté le samedi à 14 h en commençant par une étape de 30 km dans des conditions de vent qui rendirent l’épreuve délicate. L’Étang du Puits et sa base de loisirs étaient la première halte de cette épopée. Puis le lendemain, entre Éole, le froid et la pluie, les gamins, après une première nuit fort agitée, avalèrent une grosse étape pour rejoindre le Ciran, cette réserve naturelle installée en Sologne. C’est là que je les ai rejoints après avoir tenu d’autres engagements ce week-end là !

Il n’y avait là que les 30 intrépides des deux niveaux Cours Moyen. Ils étaient quelque peu fatigués par les 77 kilomètres parcourus en deux jours et des conditions climatiques qui sont venues leur rappeler qu’en Avril, il convient de ne pas se découvrir d’un fil. Le dicton pourtant manquait semble-t-il de précision, car entre la douche et le repas pris à l’abri, beaucoup oublièrent de bien fermer leurs tentes et eurent la désagréable surprise de retrouver leur duvet mouillé. Ce fut une jolie pagaille qui trouva dans la solidarité de tous, clef de voûte de cette école, une belle solution collective.

Auparavant, une première veillée leur avait donné l’occasion de découvrir l’univers du conteur et de s’essayer à leur tour à la parole. J’ai l’habitude de demander aux enfants de reprendre ma formule initiale pour ouvrir le récit, un rituel qui place l’auditeur dans les conditions de l’écoute. Le bâton de parole en main, les quelques courageux se heurtèrent à une mémoire défaillante ou plus encore, à un ton bien trop monocorde. Ils reprirent avec correction, ils s’entraînèrent tous ensemble. La fois prochaine, ce sont eux qui devront trouver une nouvelle accroche.

Le conte terminé, c’était au tour de la formule de clôture qui justement avait été écrite par une autre classe. Nouvelles difficultés, nouveaux essais et autre petit texte à écrire pour demain soir. Un autre conte, participatif ça va de soi, renouvela la procédure. Les enfants étaient enchantés. Ils pouvaient se rendre dans le calme au pays des songes même si l’incident des duvets prolongea un peu la soirée…

Les adultes se retrouvèrent alors, les yeux rougis de fatigue, pour une réunion afin de mettre en place le séjour au Ciran et les diverses activités de la semaine. C’est fort tard que la troupe des accompagnateurs se coucha non sans avoir dévoré des carrés de chocolat pour reprendre des forces. La suite au réveil, naturellement après une nuit fort courte…

Ce matin-là, un car déversa une nouvelle fournée d’élèves : des grandes sections aux Cours élémentaires, ils sont arrivés en car, montant singulièrement les effectifs et le niveau sonore. Pour encadrer tout ce joli monde, des parents et des fidèles venaient compléter le lot des bénévoles. Que c’est beau une école quand elle est capable de fédérer ainsi autant d’énergie.

La matinée se passa entre tâches matérielles et ménagères pour les uns et activités pédagogiques pour les enseignants. Une véritable ruche qui bourdonne et s’active au cœur de la Sologne. Les enfants perçoivent-ils que tous ces gens gravitent autour d’eux parce qu’ils portent tous une foi inébranlable dans les valeurs de l’enseignement Républicain, état d’esprit qui semble faire défaut hélas à ceux qui nous gouvernent.

Le repas ou plus exactement le pique-nique, avalé dans un joyeux Tohu-bohu, les accompagnateurs se lançaient dans la vaisselle tandis que les enfants partaient en activité. La vaisselle sera d’ailleurs le grand rendez-vous des adultes qui en dépit des tours de services préfèrent se coller derrière l’évier pour laisser les élèves le plus possible en activité.

Ils sont d’ailleurs tous sur des vélos en différents ateliers sur le domaine afin de parfaire leur dextérité et leur équilibre. De plus en plus d’enfants ne font plus de vélo dans les cités, la crainte des parents, la dangerosité de la rue, la volonté de les avoir le plus souvent sous contrôle, les privent de ce grand espace de liberté.

Une nouvelle veillée se profile après le premier repas pris en commun avec les grandes sections, les CE1 et les CM. Le niveau sonore a pris quelques décibels. Ce n’est pas de tout repos. Il faut songer pourtant à se dépêcher car l’activité du soir va disperser les troupes. Les plus grands, se couvrent bien, ils partent à l’affût. Je les abandonne pour aller à la rencontre des CP et des CE2 qui vivent quant à eux dans le château. Ils ne me connaissent pas, il va falloir les conquérir.

Trois contes plus tard, la magie a opéré, non pas de mon fait mais bien par la grâce de cet univers féérique qui ne devrait pas disparaître de nos écoles. Il est fort dommage du reste qu’il faille une telle occasion pour que nombre de ces enfants accèdent enfin à l’imaginaire au travers des affabulations d’un souffleur de songes.

Je retrouve mon groupe de retour de la forêt. Ils sont bien fatigués pour envisager autre chose qu’une mise rapide au lit. Le gros de la troupe s’endort très rapidement. C’est la troisième nuit, celle où le plus souvent tout se pose et se stabilise, où le corps réclame ce sommeil que l'excitation des premiers jours diffère au delà du raisonnable.

La nuit fut d’ailleurs merveilleusement réparatrice toute aussi que très courte pour les adultes qui se retrouvent jusqu’à fort tard le soir pour une réunion de coordination qui s’égare le plus souvent en digressions incertaines, en fous rires sans raison dans un joyeux brouhaha si peu productif. Le chocolat vient apporter un supplément illusoire d’énergie avant que de reconnaître que le corps lui aussi doit parfois rendre les armes …

à suivre

 

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