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Chroniques au Val

Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.

Conciliation impossible

Un transporteur fort peu conciliant
 

J’ai apporté ma pierre lors d’un conflit salarial qui opposa un conducteur de tramway à une entreprise de transport qui aime tout particulièrement à se retrouver convoquée devant les juges des Prud’hommes. C’est donc tout naturellement que j’accompagnai le requérant lors de cette convocation au tribunal pour une conciliation des plus hypothétiques tant la réputation de Kéolis n’incite guère à l’espoir en ce domaine !

À l’entrée du tribunal, il me faut passer en ces temps éternellement insécures, sous le portique de sécurité. Si vider mes poches ne me dérange nullement, j’avoue goûter fort peu l’obligation de quitter ma ceinture. J’évoque un manque de dignité qui interpelle le cerbère de service. Je me refuse d’entrer dans une discussion philosophique avec cet individu de faction. L'essentiel est ailleurs.

Je retrouve là le chauffeur mis à pied. Paradoxalement, l’homme peu rancunier est venu ici en tramway. De mon côté, refusant d’entretenir cette société, j’ai préféré venir à pied. Ma présence ne sera que symbolique puisque la séance sera réservée aux seuls avocats et leurs clients. Qu’importe, venir ici, me permettra de rendre compte du déroulement de la farce pour en tirer ce modeste témoignage.

Dans la salle d’attente deux avocats, des gens angoissés qui attendent, d’autres qui semblent bien moins inquiets. J’apprendrai par la suite que ce sont les représentantes de la partie adverse, grandes habituées de la place, nous y reviendrons. L’avocat de mon ami arrive, il fait signe à son client avant que d’aller s’entretenir d’une autre affaire quelques minutes. L’attente est longue, elle lui donne du temps.

Il s’approche de son client, lui rappelle le déroulement de la séance, le met en garde sur la suite des opérations. La conciliation avec cet adversaire est inenvisageable, d’ailleurs pour montrer sa mauvaise volonté, la société a refusé de faire parvenir les bandes vidéos décrivant l’incident incriminé. C’est leur pratique habituelle, il n’y a pas à s’en étonner.

C’est ainsi que j’apprends que les trois charmantes femmes assises à côté de nous sont la représentante du transporteur, son avocate et une stagiaire. Manifestement, le choix est fait d’une féminité flamboyante, sans doute pour contredire la réputation d’hommes prudes des juges. Autre information qui me parvient aux oreilles, la défenseure du transporteur vient de Clermont-Ferrand, le fait régulièrement si ce n’est hebdomadairement, les frais de déplacements venant sans doute gonfler inopinément les frais d’exploitation.

Il convient de souligner que la société qui bénéficie d’une délégation de service public est très souvent appelée devant ce tribunal professionnel. Les conflits tout autant que les mesures disciplinaires abruptes sont monnaie courante dans cette maison. On peut s’en étonner quand les élus de la Métropole cautionnent implicitement de telles pratiques.

Les parties sont appelées. L’attente cette fois ne sera pas longue, les dés étaient pipés et les jeux faits à l’avance. Le transporteur fort peu conciliant n’a pas mis de l’eau dans sa vindicte contre le chauffeur mis au ban. La procédure suivra son cours, la justice prud’homale ne chôme pas avec de telles entreprises, briseuses de modestes salariés.

Je vous tiendrai naturellement au courant des suites de cette aventure. Il convient de ne pas taire de telles pratiques. La dame s’en retournera à Clermont-Ferrand, les voyages forment la jeunesse tout en gonflant quelque peu les frais d’exploitation. On peut comprendre que la gratuité des transports sur la Métropole orléanaise ne soit pas d’actualité compte tenu des dépenses du service juridique. Voilà qui mérite d’être dit. À suivre ...

Justiciablement leur.

 

 

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A
"Je vous tiendrai naturellement au courant des suites de cette aventure."<br /> Nous attendons vos commentaires
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C
Agox<br /> <br /> à moins qu'on me bâillonne
J
Ne pas fournir les vidéos sous la requete de l'avocat qui défend le conducteur. Ils ont quelque chose à se reprocher.
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C
Jerôme<br /> <br /> Tout pouvoir passe par la rétention d'information<br /> <br /> C'est un règle quand on a le nez sale
J
Pauvre conducteur!! Il va devoir encore attendre et attendre le jugement. Inadmissible de la part de cette sociètè
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C
Aucun état d'âme <br /> <br /> Pour ces gens l'argent seul compte tandis que les employés sont jetables