Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.
16 Juillet 2018
Paiement en liquide
Pour solde de tous "contes" ...
Quand les fonds manquent l'état cherche du liquide et des sources de revenus. C'est pourquoi le canal d'Orléans est vendu au département du Loiret qui risque fort de se trouver à sec dans cette opération... Bien sûr, cette belle opération ne se veut pas à fonds perdu. Il est certain que certains tireront les marrons du feu tandis que les autres boiront la tasse.
Je ne compte pas noyer le poisson. L’affaire n’est pas claire comme de l’eau de roche. Des écluses demeurent obstruées en dépit des promesses qui n’engagent jamais ceux qui les formulent. Il faudra encore que beaucoup d’eau coule sous les ponts avant de voir se réaliser le rêve d’une liaison entre la Loire à partir d’Orléans et toute l’Europe des canaux. Hélas, l’eau de ce canal est plus stagnante que coulante !
Qui va sombrer dans l’affaire ? Le budget départemental qui n’est sans doute pas à même de réaliser les travaux conséquents voire pharaoniques, pour mettre en état ce vieux canal (le troisième plus vieux de l’histoire nationale, inauguré en 1692) abandonné de tous depuis plus de soixante ans. L’état, propriétaire d’un bien qu’il a laissé sans entretien, se lave les mains tout en faisant la manche auprès du contribuable départemental. C’est si facile.
Maintenant, il est illusoire de penser que la navigation va devenir possible d’une coup de baguette magique par le simple changement de propriétaire. Si la proximité affective autorise quelques espoirs, les sommes nécessaires risquent de geler les travaux. Une fois encore, on nous leurre en communiquant, l’art essentiel de la bonne politique moderne. Quant aux réalisations concrètes, il convient de rester évasif tout comme le fond de ce malheureux canal aux eaux croupies en maints endroits.
Comment sauver la face ? L’humour sera sans doute la seule solution pour ouvrir les vannes et laisser passer un mince filet d’eau. Pour avoir raconté son épopée, je sais que ce canal a connu une succession de faillites frauduleuses, de combines douteuses, de coups fourrés et parfois pendables au point que son premier constructeur, un homme de paille certainement, le brave Robert Mayeux s’est suicidé, ruiné par les combines du Duc d’Orléans. La suite fut du même tonneau, l’état jouant les uns contre les autres pour s’assurer au final une propriété qui ne lui aura guère coûté.
Maintenant, les flux sont inversés et le même qui n’a rien payé, tend à nouveau la main pour vendre ce bien prestigieux. Si les poches jacobines sont percées, notre vieux canal départemental fuit quant à lui de toutes parts. Le risque est grand de mettre à mal le budget du Loiret. Si les petits ruisseaux font des grandes rivières, on peut sans risque de se tromper affirmer que l’avenir du canal ne coule pas de source.
Pourtant, nous sommes nombreux à rêver de le voir à nouveau fonctionner. Le tourisme s’en saisirait sans doute avec plaisir. Mais est-ce une raison de nous faire miroiter quelque chose qui dans le contexte actuel semble parfaitement illusoire ? Il y a tant à faire pour remettre cette vieille voie d’eau en état qu’un département, risque de se trouver en faillite dans pareille aventure. Est-ce que le jeu en vaut la chandelle ? J’en doute en dépit de mon désir sincère de voir ce projet exister enfin.
Pour l’heure, le canal est une danseuse. Il permet de briller en offrant quelques éclusées pour passer de la Loire à celui-ci, sur les quais d’Orléans. Que cette opération, très coûteuse en eau (le facteur limitant de ce projet étant son l’alimentation constante en eau), ne mène nulle part, n’a guère d’importance puisqu’il convient seulement de préserver les apparences et de servir une ambition locale sans but précis.
Nous sommes nombreux à désirer ardemment l’aboutissement d’un projet qui depuis trop longtemps relève de l’utopie. Je ne pense pas que dans cet objectif, l’argent (500 000 euros) que le Loiret a mis à/pour acheter ce qui lui appartenait de fait soit un élément qui fasse avancer les nombreux travaux à entreprendre. Mais que pouvons-nous faire dans cette basse opération de basse grivèlerie d’un état inconséquent ? Le seul souhait que nous puissions émettre serait de voir au prochain Festival de Loire, la Belle de Grignon arriver par voie d’eau, elle qui sera lancée le 8 septembre à Grignon, sur le canal d’Orléans, en un lieu qui pour l’heure fait d’elle, une étrange prisonnière entre de grands ventaux.
Il serait bon de clarifier le dossier, de donner les vrais enjeux, de fournir un budget cohérent et réaliste pour que nous puissions croire à cette chimère. La transparence n’est pas de mise en eau trouble !
Canaillement leur.
https://www.francebleu.fr/infos/societe/le-departement-va-racheter-le-canal-d-orleans-a-l-etat-1530629940
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