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Chroniques au Val

Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.

À votre santé

La braderie de Lille

À votre santé

La potion amère

 

Alors que des voix s’élèvent pour protester contre le peu de soutien de notre Président en marche pour la candidature de la capitale du Nord pour recevoir l’agence européenne du médicament, je viens ici, apporter un soutien nécessaire à notre banquier en chef. En préférant la finance à la santé, il a simplement voulu éviter un dérapage sémantique, préférant ainsi continuer d’avancer masqué tant que c’est possible.

Car comment installer à Lille, capitale de la braderie, un organisme qui vise à défendre ce qui justement dans notre beau pays est en cours de bradage systématique. Il convient de ne pas dévoiler trop vite les intentions de cette marche en avant dans le mur médical. Il n’y aura bientôt plus de généralistes dans de nombreuses régions, dans de grandes villes peu attractives pour des médecins préférant choisir leurs lieux d’installation sur des critères climatiques.

L’Europe n’a pas à savoir que l’hôpital français est à l’agonie, qu’il faut plus de six mois d’attente pour obtenir un rendez-vous chez un spécialiste dans bon nombre d’endroits, que certains patients, dont votre serviteur sont devenus des citoyens de seconde zone ne disposant plus d’un médecin référent et ne pouvant ainsi plus accéder aux soins en dehors des urgences. La liste des dérapages pourrait être longue et le petit banquier chiche ne tenait pas à étaler au grand jour ce désastre contre lequel il n’entend pas lever le petit doigt.

Alors Lille peut s’étrangler d’indignation, la décision actuelle n’est que prudence et bonne gestion. Il convient de poursuivre le travail de sape de notre système de santé dans la plus grande discrétion. Le président a bien agi, il sauve la face et peut ainsi tout à loisir détricoter encore et encore l’héritage du conseil de la Résistance. En bon marcheur qu’il est, il s’est glissé avec délectation dans les pas de ses devanciers sans le moindre remords. Il est vrai que de son côté tout va bien, il dispose d’une armada de soignants pour surveiller sa précieuse santé tandis que la nôtre désormais n’a plus aucune importante.

Non, il n’a pas perdu le Nord, il a gagné du temps pour poursuivre son œuvre malsaine, liquider la santé publique, libéraliser totalement la médecine, casser la sécurité sociale. Nicolas en a rêvé, Emmanuel le fera à grands coups d’ordonnances pour démontrer à tous, son merveilleux sens de l’humour. Cette petite piqûre de rappel pourtant n’éveillera pas les consciences dans un pays anesthésié par la farce d’un pouvoir à l’électroencéphalogramme plat. Aucun autre projet, aucune autre ambition pour la nation que de se glisser dans les habits désuets d’un libéralisme à l’agonie.

Nous allons trinquer ! C’est à notre santé que les marcheurs vont s’attaquer, bons soldats aux ordres d’un général qui ne dévoile jamais son plan de bataille. Et les joyeux godillots de se précipiter à sa suite, incapables de lire une courbe de température ou bien une analyse de mauvais sang. Car les français se font du mouron et ne sont plus en mesure d’exprimer leur mécontentement, prisonniers qu’ils sont de leurs dettes, de la peur du lendemain, des traites et des dépenses contraintes.

Un peuple ruiné et à la santé précaire, voilà un avenir pas si lointain qui se profile à l’horizon. Lille annonce la prochaine catastrophe, nous entrons dans un monde sans pitié, un monde à plusieurs vitesses où les protections élémentaires seront rayées du certificat étatique. Les pauvres, les malades, les vieux, dégagez ! La France est en marche avec des jeunes loups disposés à vous déchiqueter au coin d’un bois.

Fort heureusement, nous aurons les jeux Olympiques et la coupe du monde de Rugby. En bonne politique, la décadence s’accompagne de la multiplication des jeux du cirque. Et pour les athlètes, à n’en point douter, on trouvera des médecins pour prendre en charge leur santé et leurs performances tandis que les citoyens seront sous perfusion télévisuelle pour les abrutir encore plus. Non décidément, une agence européenne du médicament en France eut été un cautère sur une nation en bois !

Démasquement sien.

 

À votre santé
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