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Chroniques au Val

Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.

Le Casino fait sauter la banque.

Les jeux sont faits :

Le Casino fait sauter la banque.

Rien ne va plus …

 

Faites vos jeux aime-t-on à dire dans les casinos. Depuis qu’Orléans s’est redécouverte ville d’eau, les jeux de hasard ont fait florès sur la place de Loire. Les impairs sont nombreux, les contribuables finissent par manquer d’humour et beaucoup pensent qu’il conviendrait de passer la main dans cette sombre histoire de martingale municipale.

Je devine que l’introduction n’est pas claire, elle ne saurait être néanmoins aussi ténébreuse que les dessous du tapis dans lequel ne cesse de se prendre la ville. Tout a commencé il y a fort longtemps par une cueillette de champignons. On ne fait jamais d’omelettes sans casser des œufs et l’art mycologique en sait quelque chose.

Le maire de l’époque, un socialiste qui ne se rêvait pas alors en sénateur indéboulonnable pensait l’aménagement de sa ville en terme de grands travaux où les critères esthétiques l’emportaient toujours sur l’aspect fonctionnel des choses. On eut ainsi un pont splendide qui des années durant ne servit à rien, une médiathèque qui se trouva bien vite être une serre tropicale, une tribune de Rugby se prenant pour une pyramide malcommode… L’homme pensait marcher sur l’eau, il avançait sur des œufs.

Le pompon de ce délire fut la réalisation d’une halle en lieu et place des fameux champignons inesthétiques et branlants sous lesquels se tenait le marché. Les critères architecturaux avaient évolué et l’on passait ainsi d’une conception quasi soviétique à une élégante structure, racée et boisée qui devait en principe recevoir les producteurs locaux.

Hélas, un petit détail avait échappé aux concepteurs, forcément peu attentifs à des critères si terre à terre. Un marchand des quatre saisons ne vient plus en charrette à bras depuis belle lurette et son véhicule ne pouvait pénétrer dans le bel écrin imaginé pour les navets. On se gaussa dans l’opposition, on en fit des gorges chaudes et même des émissions télévisées pour dénoncer la gabegie du vieux lion au pouvoir. La suite prouvera qu’en matière de dépenses somptuaires son successeur aura, lui aussi, la main chaude !

La halle, verrue au cœur de la ville fut gentiment bradée au groupe Casino qui ramassait une mise qu’il n’avait même pas avancée. Un petit arrangement entre coquins, un coup de pouce pour des investisseurs qui n’avaient rien investi. Les jeux étaient faits et Casino voulut faire fructifier sans banque en taillant des croupières à ceux qui devinrent des locataires de luxe.

Une librairie trouva refuge sur la place, un lieu culturel pensé justement pour devenir un espace de convivialité et de diffusion artistique. Un vrai projet ambitieux, ouvert sur les malheureux auteurs départementaux si méprisés par ailleurs. On buvait le champagne pour fêter cette belle réalisation jusqu’à ce qu’il se transforme en soupe à la grimace. Le loyer ahurissant condamnant la maison à la banqueroute. Les jeux étaient défaits !

On s’empressa de promettre monts et merveilles, de prétendre qu’une salle de sport pourrait prendre la place de la passion culture. C’est à s’étrangler d’indignation mais c’est ainsi. Casino pourtant continuait à vouloir toucher le gros lot, son loyer n’était pas revu à la raison et le projet capota. Un grand espace vide décorait cette place de Loire désormais à l’étiage.

Le nouveau Prince ne l’accepta pas et décida de racheter ce qui avait été bradé. Entre temps, l’appétit de Casino avait multiplié par cinq le montant du cadeau, jadis attribué. Il ne faut surtout pas se gêner avec l’argent des autres. On peut faire jadis la morale et en être à son tour dépourvu. Seul le croupier se frotte les mains en ramassant une nouvelle fois un tapis qui ne fait sauter que la banque municipale.

Puisque nous en sommes à la déraison des jeux de hasard, j’aurais une suggestion qui pourrait remettre à flot cet espace vide. L’inexplosible qui se morfond à quai, pourrait opportunément remplacer la roulette du Casino. Il a deux roues d’infortune jusqu’à présent mais on pourrait bien être à l’aube d’un renouveau. Venez l’installer dans l’espace vide, cette halle maudite et donnez lui enfin tout ce dont il a besoin pour devenir le phénix de la ville.

Cette idée est fantaisiste ? Pas plus que toute cette histoire ou nul ne peut s’honorer de bien gérer les deniers publics. Mais il est vrai que le mépris est la règle de base d’une bonne gestion locale. On a bien installé un hôtel quatre étoiles en lieu et place de la bourse du travail à deux pas de là. Plus d’indignité ce n’est guère possible !

Grotesquement vôtre.

 

Photographies de la République du Centre

Le Casino fait sauter la banque.
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D
Je me souviens des présentations en conseil municipal dans l'année 1997 -année de la décision de création de cette halle- qui montrent que la destination prévue était pour les commerçants non-sédentaire c'est à dire ceux qui étaient auparavant sous "les champignons". En effet ils n'ont plus de charrette à bras mais ils n'ont pas des 15 tonnes. . Une fourgonnette, telle que celles qu'ils utilisent pouvait donc aisément y rentrer.<br /> La preuve, sur cette photo qui date de 2003, donc après le changement de maire : http://archives.orleans-metropole.fr/a/2696/
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V
Puisque nous en sommes à la déraison des jeux de hasard, j’aurais une suggestion qui pourrait remettre à flot cet espace vide. L’inexplosible qui se morfond à quai, pourrait opportunément remplacer la roulette du Casino. Il a deux roues d’infortune jusqu’à présent mais on pourrait bien être à l’aube d’un renouveau. Venez l’installer dans l’espace vide, cette halle maudite et donnez lui enfin tout ce dont il a besoin pour devenir le phénix de la ville.<br /> <br /> Bine vu !!!
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