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Chroniques au Val

Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.

Le mot du président

Je n’ai pas trouvé ma voix.

Le mot du président

Pitre sans pupitre
 

Notre bonne chorale arrive au terme de son exercice annuel. Est venu le temps du bilan, des remarques et des perspectives tout autant que celui des inévitables critiques, des regrets éternels et des départs vers d’autres cieux. Ainsi, il en va de la vie de toute association, cet étrange conglomérat d’individus mus par une même passion que chacun envisage à sa manière.

La Chorale a tenu le rythme et le tempo en dépit de quelques distorsions harmoniques. La nouvelle équipe a souhaité se faire discrète, préférant l’auto-régulation à une direction rigoureuse et plus autoritaire. Cette option a naturellement montré ses limites puisque des habitudes se sont installées qui, reconnaissons-le, se complurent dans une charmante anarchie.

Oh rassurez-vous, rien de bien méchant pour qui conçoit le loisir avec un peu de légèreté. Quelques bavardages, des rires et des apartés durant les chants, de légers retards, une absence de préparation pour certains choristes et une concentration parfois défaillante. La bonne humeur gommant les imperfections qui ne manquaient pas de poindre le bout de leur vilain nez.

Mais, il est apparu que d’autres attendaient plus et s’en trouvèrent marris et contrits. Je ne peux le leur reprocher et comprends aisément leur courroux quand l’apprentissage d’un chant traînait en longueur et finissait par tourner en rond. C’est sans aucune doute avec la redoutée Poule à Colin que nous finîmes par casser des œufs et battre l’acrimonie en neige.

Je le déplore d’autant plus que je suis à l’origine de ce choix et que j’ai vécu alors la fin de ce mandat dans un profond malaise que je ne laissais pas paraître. La mayonnaise ne prit pas avec cette fricasse qui en laissa plus d’un sur sa faim. Il n’est pas temps de pointer du doigt tel ou tel, la chanson a simplement exacerbé les petites exaspérations qui pointaient de-ci de-là.

Il est clair que la vie n’est pas un long fleuve tranquille y compris sur un vaisseau où l’on chante à tue-tête. Retenons les bons moments, les concerts réussis avec leurs inévitables imperfections et sachons garder en mémoire ce bonheur simple de fredonner en chœur. Les dissonances s’exprimeront par son lot habituel de départs à moins que des inflexions ne viennent corriger ce qui peut l’être.

Je pense notamment à la fusion des pupitres masculins pour trouver une réponse satisfaisante à la faiblesse chronique de l’une des composantes de notre groupe. Ceci offrirait alors plus de temps de travail à nos pupitres féminins et briserait la spirale d’impatience qui montait dans les rangs plus experts. Bien évidemment, un accompagnement anticipé des apprentissages apporterait lui aussi son lot de satisfaction, l’enregistrement des différentes voix par notre maître de chœur ne devant pas rester promesse vaine.

L’essentiel demeure pourtant dans la convivialité et le plaisir. Notre chorale n’est pas et ne sera jamais un groupe élitiste. Il convient de ne pas repousser les candidatures, y compris quand il s’agit de chanteurs incertains, de voix égarés ou en mal de justesse. Vous avez bien choisi un président incapable de poser convenablement sa voix !

De ceci aussi il convient de tirer des conséquences. Après deux années à martyriser vos oreilles, je considère qu’il m'appartient de laisser la place à de véritables chanteurs. Je resterai proche de la chorale pour faire le pitre – à défaut de pupitre - et le présentateur sans avoir à me désespérer chaque lundi de mon incapacité à me mettre au diapason ni même en harmonie avec la mélodie.

J’avoue également que cette décision fut amplifiée par la charge des clefs qui suppose une présence de plus de trois heures chaque soir de répétition. Cela a fini par me lasser. À l’avenir cette responsabilité devra être partagée au risque de dissuader les bonnes volontés.

J’espère de tout cœur que la Chorale va surmonter la petite crise de décroissance qu’elle ne manquera pas de vivre si j’en crois les bruits de fugue. La rentrée en fête apportera alors de nouveaux choristes, le bouche à oreille, son lot d’amis qui souhaite venir chanter avec vous. Tout cela sera possible pourvu que notre chef retrouve le plaisir et la bonne humeur qui le caractérise et qu’il cesse de s’arracher les cheveux devant les bourdes des basses. C’est à ce prix seulement, que tout recommencera sans fausse note ni faute de goût.

Je vous souhaite une belle prochaine saison, pleine de surprises et de satisfactions, de belles chansons et de beaux concerts car la vie n’est jamais aussi belle qu’en chansons.

Démissionnement vôtre.

 

Le mot du président
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J
Dommage, mais selon l'adage,personne n'est irremplaçable au contraire de nos hommes politiques locaux eux qui s'accrochent mais qui sont pour le moins ébranlés et j'espère vont tomber....
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C
Jacky<br /> <br /> Mes mots enchantent que lorsqu'ils sont parlés<br /> Il me faut accepter cette évidence<br /> <br /> Chanter ce n'est pas pour moi