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Chroniques au Val

Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.

La véritable histoire du père Noël

Un traîneau flottant

La véritable histoire du père Noël

Le bonhomme à la pelisse

 

Mon cher Pitchoune, Noël approche et comme tous les enfants tu espères qu’un vieux bonhomme viendra t’apporter jouets et cadeaux que tu penses avoir mérités. Il faut un temps où le brave vieillard avait bien d’autres soucis en tête que cette tournée généreuse. En ce temps là, le brave Saint Nicolas flanqué de son compère le père fouettard distribuait récompenses ou taloches le 6 décembre aux enfants en fonction de leurs mérites.

 

Auparavant, les enfants, dans un monde plus rude que le nôtre, ne songeaient guère à s’amuser. Ils travaillaient dès le plus jeune âge, allaient dans les champs et parfois dans des manufactures ou des mines pour gagner un peu d’argent. Ils jouaient avec trois fois rien quand l’occasion se présentait ; un cerceau, une bobine de fil, une poupée de chiffon ou bien de maïs suffisaient alors à leur bonheur. Curieusement, je ne pense pas qu’ils étaient moins heureux que tes petits amis, les enfants d’aujourd’hui, alors que leurs chambres regorgent de jeux abandonnés bien vite.

 

Écoute cette histoire de l’homme qui un jour donna cette idée au vieux bonhomme qui vit au pôle Nord. Il faut toujours croire aux belles histoires, c’est ainsi que les enfants finissent par grandir avec un peu plus de sagesse. Croire avec le cœur, c’est bien là l’essentiel, qu’importe ce qui adviendra ensuite de ces jolis rêves et de ces tendres histoires ...

 

Il était une fois un vieux bonhomme portant pelisse, un grand, large et ample manteau à capuche. Pour assouvir un étrange caprice, aux enfants des bords de Loire il offrait du pain d’épice. Il allait le long de la rivière, donner à tous ceux que venaient sur la berge à la rencontre de son bateau, des confiseries qu'il transportait sur son bateau. Nous étions 
en une époque lointaine où pour obtenir le sourire d’un enfant, il suffisait de peu ; un morceau de pain ou un joli fruit.
 


 

Le vieil homme qu'on reconnaissait partout sur les bords de Loire à 
sa grande pelisse avait, jadis fait fortune en affrétant des bateaux pour le commerce triangulaire.
 Devenu riche marchand, ayant amassé un bas de laine considérable avec un négoce qui lui avait laissé la conscience lourde. Il avait eu des remords, voulant obtenir le pardon des enfants d’ici pour le mal qu’il avait fait à des hommes et des femmes d’un autre continent.

 

Il allait ainsi de ville en ville, de village en village et était 
connu comme le loup blanc. Quand il accostait sur les quais, toute la
 marmaille du coin venait réclamer son bien. Chacun s'en rentrait chez 
lui, heureux d'un présent innocent, d'une petite amulette qui 
illuminait alors le regard de ces enfants raisonnables et d’une délicieuse tranche de ce pain gourmand aux mille et une épices.


 

C'est en participant à la fête de la Saint-Nicolas, le patron de tous 
les gens qui vont sur l'eau, que notre marchand repenti eut une merveilleuse 
idée. Le Bon Nicolas avait sauvé trois enfants des griffes d’un ogre qui voulaient les manger. Le marchand qui fut lui aussi un ogre durant sa carrière, pensait trouver le pardon en renversant les rôles. Petit à petit, il améliora sa mise en scène, se laissa pousser une barbe qu’il avait blanche. La
 Loire, pendant les hautes eaux de décembre, est souvent couverte de
 brume, il se vêtit d’une pelisse rouge pour être repéré de tous.
 


 

La générosité de ce vieux bonhomme qui s'appelait Joël fit bientôt le
 tour du pays. Quelque part, loin d’ici dans le grand Nord, l’histoire arriva au véritable Père Noël. Il trouva l’idée excellente même s’il avait quelques réserves sur l’usage d’un bateau. Il pensait à tous les enfants et non pas qu’à ceux en bord de rivière. Il eut l’idée d’atteler ses rennes à un traîneau magique volant à la vitesse de la lumière. Au début, il fit comme notre brave marchand et distribua du pain d’épices et des oranges. Puis sa petite entreprise prit de l’envergure et son chargement n’eut de cesse de grossir et de se diversifier.

 

Mais revenons à Joël, pionnier de cette merveilleuse fête des enfants.
Voilà qu’une année, au mois de décembre, la Loire se mit à gronder et à
 gonfler. Elle étendit son cours sur tout le val. Les gens du pays,
 prisonniers de leurs masures prises par les eaux n'avaient d'autres
 recours que de se réfugier sur les toits. Ils avaient tout perdu.

 

Joël et son bateau de gâteaux ne trouvait pas très sérieux de distribuer
 des confiseries quand tant de gens étaient dans la peine et le malheur.
 Il décida de laisser sa cargaison bien futile et chargea à la place 
des vêtements chauds et de la nourriture. Voilà ce qui est nécessaire 
quand on est véritablement dans la peine.
 


 

Plusieurs jours durant, Joël alla porter réconfort à ceux qui étaient à
 bout de force. On pense d'ailleurs que l’idée de la cheminée date de 
ces journées terribles où notre bonhomme portait parfois des victuailles à des
 gens perchés sur cette protubérance de leur maison. Le vieux marchand retint la leçon 
et les années qui lui restèrent à vivre, il continua ainsi à porter ce
 qui est indispensable à ceux qui manquent de tout.
 
Le Père Noël poussa l’imitation en passant désormais par les cheminées ...

 

Il est bien dommage que le Père Noël n’ait conservé que la partie futile de cette
 belle histoire. Cette année encore à Noël, les cadeaux vont parfois dégouliner 
dans bien des maisons pour des enfants à peine reconnaissants quand,
 partout autour de nous, des gens sont à la rue, des enfants n'ont
 presque rien et qu'ailleurs dans le monde, la misère et la famine sont
 encore au menu de cette période de bombance.
 


 

Il est grand temps que le vieux bonhomme du Grand Nord revienne à plus de raison. S'il fallut
 une grande crue pour que son inspirateur ouvre les yeux sur ce qui est
 vraiment indispensable, il conviendrait que le Père Noël à son tour ouvre son cœur aux plus miséreux. C'est la seule morale de cette menterie de Loire.
 Si vous ne voulez la croire, j'espère que vous n'aurez jamais à vous 
en mordre les doigts. La destinée n'est pas toujours favorable, nul
 n'est à l'abri d'un revers de fortune.

 

Nativement sien.

La véritable histoire du père Noël
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L
Écrivez au père Noël à votre tour pour lui demander que votre livre écrit à 4 mais se vend comme des petit pains... aux 1001 épices ! J'espère qu'il vous aidera dans la distribution par les cheminées.
Répondre
C
L Hatem<br /> <br /> Les choix littéraire du Père Noël sont non seulement douteux mais souvent de mauvais goût Je pense qu'il est raisonnable de ne pas compter sur lui alors que je me contente de conter sur son dos