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Chroniques au Val

Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.

Cartes sur table …

Mauvaise main.

Cartes sur table …

Il y a toujours un mauvais chien.

 

Voilà bien une expression qui sent le biaisé, le trucage et le coup pipé. Nous ne tarderons pas à entendre des gens importants prétendre, la main sur le cœur, qu’ils vont mettre cartes sur table en lorgnant notre carte d’électeur. J’avoue être parfaitement déboussolé devant cette manière de vendre du vent. Serait-ce des cartes marines pour redonner une chance au capitaine de pédalo ? N’est-ce pas plutôt des cartes de restrictions pour les chantres de la rigueur budgétaire ? À moins que ce ne soit des cartes de séjour pour les organisateurs d’un voyage sans retour ou des cartes de police pour les tenants de l’ordre national.

 

Les cartes sont distribuées ; elles sont d’ailleurs en de mauvaises mains : celles qui les ont toujours eues depuis soixante ans. Des mains douteuses qui parlent sans que ce ne soit jamais suivi d’effet. À ce jeu de poker menteur, c’est le citoyen qui se retrouve en petite tenue, ratiboisé par ceux en qui il avait cru. Le roi, une fois élu, se moque de faire la paire avec le pays, il se la joue perso avec ses comparses dans des carrés où le peuple est exclu.

 

Quand allons-nous couper, tailler des croupières aux croupiers de cet abominable jeu ? Les cartes maîtresses ont peu d’atouts en main, elles ne peuvent décider de rien : tout se joue ailleurs dans des casinos boursiers où la roulette ruse avec le réel. Au petit jeu des dominos qui se renversent, seule la classe moyenne se retrouve à terre, tandis que les joueurs de pipeau continueront de jouer leurs partitions, leur carte de parti en main.

 

La bataille fait rage pour acquérir la première place : celle qui ouvre les portes du palais des illusions. Une diseuse de bonne aventure serait tout aussi à même de déterminer le futur vainqueur. C’est la bouteille à l’encre, le coup de dés du destin. Le tarot qui nous taraude. Le barbu qui se rase tous les matins. Plus rien n’est raisonnable dans cette partie qui ne mène nulle part. Les joueurs n’ont que des excuses en bouche et de petites cartes en main. Quand on les écoute, ils ont tous du cœur avant que l’on ne découvre que le trèfle finit toujours dans leurs poches.

 

Dés que nous avons le dos tourné, ils remisent leurs cartes dans le chien. Celui qui n’aboie pas quand se fomentent les mauvais coups, les arnaques qui laissent toujours le pays exsangue. N’espérez pas tirer une belle carte du chapeau ; ce ne sont même pas des lapins aux grandes oreilles. Ils ont la queue basse et le regard fuyant. Ils se défaussent, ne coupent jamais sur les cartes maîtresses qui viennent de Russie ou bien d’Outre-Atlantique.

 

Ces petits joueurs n’ont pas un seul as dans leur manche. Le gros coup gagnant n’est pas pour eux. Ils belotent et rebelotent depuis si longtemps dans les allées du pouvoir qu’ils ne savent plus rien de la vie ordinaire. Cartes de crédit ou bien vitale leur sont inconnues. Ils bénéficient des services de l’état, d’avantages scandaleux et d'immunité à vie. Pris la main dans le talon ils continueront de nier et feront payer quelques pouilleux qui traînaient par là.

 

Quand ils jouent, il y a toujours un mort : le peuple. Ne perdez pas votre temps à croire en une nouvelle donne. Vous ne serez jamais sous la goulotte. Les bonnes cartes finiront toujours dans les mêmes poches. Ils se donnent la main en dépit de leurs regards obliques et de leurs mots assassins. Ils appartiennent au même cercle d'initiés. Il faut avoir la carte de l’ENA pour entrer dans ce monde qui se sert sans jamais servir !

 

Allez, laissez tomber ces pantins dérisoires. Si vous voulez taper le carton, faites table rase, changez les joueurs et la règle du jeu. Tout est à revoir dans ce monde frelaté. Les cartes sont corrompues, les joueurs vénaux, le tapis percé, les annonces fictives. N’espérez pas coincher et surcontrer les gens en place : ils ont bien noyauté le système, ils sont à l’abri d’une mauvaise donne.

 

Pour avoir enfin le dix de der, rebattez les cartes et les joueurs. Une autre Révolution s’impose, un tour de carte qui les laissera pantois. Annoncez-leur la couleur : le prochain tour se fera dans la rue et pas dans les urnes. Les cartes vont cesser de se jouer sur les tables feutrées de leurs institutions véreuses. Nous ne nous coucherons plus devant leurs menaces. Le tapis brûle et l’espoir change de camp.

 

Cartomanciennement leur.

Cartes sur table …
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