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Chroniques au Val

Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.

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À quoi rêvent les bateaux qui restent à quai ?

Eux qui éternels prisonniers de leurs entraves

Ont pour seules visions là devant leur étrave

Des anneaux rouillés et la maudite jetée

 

 

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Eux qui aimeraient tant partir à l'aventure

Demeurent figés ici pour l'éternité

Pauvres coques immobiles et toujours délaissées

Un pied à terre en cette villégiature !

 

 

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Eux qui se rêvaient en intrépides coursiers

Voyageurs sans repos à travers la planète

Ils se retrouvent pendus à des cordelettes

Et condamnés à ne voir passer que des pieds

 

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Ils quémandent en vain un minime passage

Maigre considération que puisse accorder

Qui se croit armateur sans même naviguer

Préférant le ponton à ce grand vent du large

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Ces bateaux-là ne sont que de belles façades

Riches jouets qu'on expose pour affirmer

Sa belle réussite et l'on va parader

En se prenant pour l'amiral de cette rade

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Ils s'imaginaient affrontant de gros rouleaux

Résistant aux assauts d'une mer démontée

Goûtant à cette merveilleuse liberté

D'être intrépide et de lutter contre les flots

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Pour leur malheur un jour ils furent beau caprice

Folle envie qui serait hélas sans lendemain

D'un acquéreur, qui bien que tout à fait novice

S'imaginait le plus prestigieux des marins

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Et depuis ils demeurent à jamais entravés

Abandonnés à ce roulis si impavide

Ils n'ont d'autre espoir que de délicats clichés

Qui survivront un peu à des regards trop vides

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K
Après les bourrasques, voilà que les barges esseulées se lamentent sur l'Onde divine. Elles se rêvent en gabares sous le piétinement des foules, le vague à l'âme. <br /> Mais ce ne sont là plus que des grumes, de lugubres spectres gémissants d'ennui et d'espoir de recouvrer leur fierté ! Leur honneur ! Leur dignité ! <br /> Je me retrouve un peu dans votre merveilleux poème ! Dans ces barges...
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C
kakashisensei<br /> <br /> Je vous remercie ...<br /> <br /> Il y a tant de désespérance dans ces bateaux qui ne sont jamais en partance <br /> Ils ne sont que parade et orgueil pour quelques marins d'opérette.<br /> <br /> C'est pathétique et j'ai souhaité l'écrire !
L
C'est vrai... trop beau... les bateaux ont une âme !
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C
L Hatem<br /> <br /> en tout cas, ceux qui défendent cette idée semblent ne pas être les bienvenus sur le Festival de Loire, c'est du moins ce que la communication officielle semble laisser entendre.<br /> Qu'importe, je dirai chaque jour ce poème à ceux qui préfèrent entendre les braillards !
L
Magnifique poème, un peu nostalgique. Trop beau, merci.
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C
Martine<br /> <br /> Merci<br /> Nostalgique ou bien réaliste<br /> <br /> Les bateaux heureux sont ceux qui naviguent